Aviculture : comment optimiser les parcours ?

Au-delà de la réglementation, le parcours est un allié de taille pour la bonne gestion d'un élevage avicole. Aménager le parcours avec des arbustes permet d'éviter la prédation des rapaces, l'accumulation des déjections au même endroit et par conséquence l'apparition de parasitisme. Mais, faut-il déjà savoir de quelle manière procéder. Gardez en tête qu'il n'existe pas de solutions types. Les plantations doivent s'adapter au contexte pédo-climatique, aux volontés de l'éleveur, au relief et bien d'autres. Le parcours est composé de trois parties distinctes. 

Les abords du bâtiment

 

L'ouverture des trappes doit se trouver côté Sud-Est, pour bénéficier du soleil levant à l'ouverture des trappes. Des trottoirs bétonnés d'une largeur de 5 m peuvent être installés tout autour des constructions fixes. Pour les bâtiments mobiles, on peut utiliser des copaux de bois ou des galets pour faire office de trottoirs.  Ils permettent de maintenir les abords du bâtiment propres. Il ne doit pas y avoir de stockage ou de dépôts près du bâtiment pour éviter la prolifération de nuisibles ( comme les mouches et les rongeurs ). Cet espace doit rester une zone de transition. Les volailles doivent explorer le reste du parcours. 

L'espace intermédiaire : 

La zone intermédiaire sera explorée par les volailles si elle n'est pas exposée au vent et si elle contient de l'ombre. Dans le cas contraire, l'aménagement du parcours devra être menée pour solutionner ces problèmes. Les arbres et les haies ont un rôle important à jouer. Par exemple, les haies périphériques serviront de brises vent et apporteront de l'ombre aux volailles. Les résineux et les haies persistantes ( laurier palme, thuyas, cyprès, ... ) sont déconseillés car ils génèrent des tourbillons et peuvent héberger des espèces nuisibles tels que des étourneaux. Pour les haies feuillues, priviliégez un mélange entre 5 et 7 espèces. Les haies sont capables de diminuer de 60 % la force du vent. Cela permet de réduire les écarts de température et même de faire des économies d'énergie pour le bâtiment. 

Pour encourager les volailles à explorer le parcours, vous pouvez planter les haies et arbustes en "peigne" placées en éventail. Il faut les planter des trappes à 5-6 mètres du bâtiment. Elles mesurent entre 5 et 10 mètres de long pour 1,5-2 mètres de hauteur. Pour servir de coupe vent, les haies en "peigne" peuvent s'avérer utilises si on les positionne parallèles au bâtiment.  

Le fond de parcours

Le fond du parcours est l'espace où il est le plus dur de faire circuler les poules. Pour que les animaux explorent le fond du parcours, il doit y avoir une alternance d'ombres et de lumières. L'ombre va permettre aux poules de se sentir en sécurité et à l'abri des prédateurs telles que les rapaces. Un bosquet trop dense risque de crée un espace trop froid surtout en hiver ou en début de printemps. Le pourcentage d'ombre recommandé sur le parcours est de 30 à 40 %. Pour que les volailles n'hésitent pas à se déplacer dans tout le parcours, ne laissez pas plus de 10 à 15 mètres d'espaces entre les éléments. 

C'est sur cette partie du parcours que l'on peut implanter des abres à vocation forestière pour fabriquer des copaux de bois ou encore du bois de chauffage.

Quelles essences utiliser ? 

Les éleveurs privilégient en général des arbres fruitiers, des arbres de bois d'oeuvre, ou bien des haies champêtres dont le bois peut être valorisé. Les choix d'essence, de type d'implantations et de disposition des plants se font en fonction de la taille du parcours, de la topographie du terrain, des volontés de l'éleveur, des vents dominants, ou encore du voisinage. La présence de haies peut également servir à réduire le bruit ou encore à protéger le bâtiment des phares des voitures, par exemple, lorsqu'une route est à proximité. 

Attention, concernant les arbres fruitiers, vérifiez auprès de votre DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) que la plantation d'arbres fruitiers est autorisé dans votre département. 

Il est judicieux de sélectionner entre 5 et 7 essences d'abres  afin de lutter contre l'apparition de maladies sur les végétaux. L'autre avantage est de bénéficier d'une diversité de dates de floraison, de chutes de feuilles, de morphologie tout au long des saisons. 

Notre conseil : n'utilisez que des plants de 2 à 3 ans maximum qui ont un système racinaires plus performants et une meilleure croissance. Priviliégez les essences locales pour qu'elles puissent s'adapter pleinement au climat.